Entretien avec Sylvie Barthélemy "se soigner autrement".

                                                                          "La nature aux pattes"

Quel est votre parcours professionnel ? Comment vous est venue l'envie de devenir naturopathe ?

Je suis Docteur en Pharmacie depuis 1981, Avant d'avoir ma propre officine dans les Vosges en 1993, j'ai exercé à temps partiel dans différentes villes de France et même outre-mer en tant qu'assistante ou remplaçante. Avant même d'obtenir mon diplôme

j'étais intéressée par les médecines naturelles. Je suis d'ailleurs allée passer un DU d'Homéopathie à Strasbourg, ma fac (Nancy) ne le faisant pas. D'ailleurs durant mes 6 années d'études à Nancy, je n'ai pas entendu prononcer le mot "Homéopathie". Cette fac me laisse un souvenir très décevant.

Donc installée "chez moi", j'ai habitué ma clientèle à lui proposer, au début,de l'Homéo, de la Phyto et très vite de l'Aromathérapie car formée par le Dr Baudoux, je me suis rendu compte de la puissance thérapeutique des huiles essentielles.

Je pense n'avoir que rarement fait un conseil allopathique pendant les 16 années où j'ai exercer à Ste Marguerite.

Il y a 5 ans, ce métier de pharmacien commençait à m'épuiser, car à coté de ce plaisir de faire connaitre le pouvoir de la Nature sur notre santé, il y avait toutes ces ordonnances de médecins qui n'ont encore rien compris et qui ne comprendront que lorsqu'ils y verront un avantage financier, ces prescriptions qui me faisaient horreur aux vues de ce que je connaissais, mais déontologie exige... il faut se taire. Le médecin est tout savoir, toi, le pharmacien, tais-toi et délivre. Et puis ce métier, ça devient du discount, les vitrines avec l'aspirine à pas cher... Un vrai pharmacien aujourd'hui, c'est un bisness-man. Et puis, le personnel, le comptable, le banquier, la secu... Je me noyais dans un monde qui n'était pas le mien.

Alors, j'ai décidé de vendre. J'ai mis 3 ans. Et par chance, un homme d'affaire a enfin acheté.

Pendant un an, je n'ai rien fait puis je me suis inscrite à Isupnat, école de Naturopathie à Paris. D'ici trois ans, je pense que je serai naturopathe. Il faudra que je retravaille car je n'ai pas l'âge de la retraite, on verra ce que je ferai de ce nouveau bagage.

En quoi consiste le métier de naturopathe ?

Un naturopathe (en consultation) a en face de lui une personne qu'il va conseiller pour aller vers le plus de Santé possible. 

On ne va pas consulter son naturopathe parce qu'on a un rhume, peut-être parce que cet hiver, on n'a pas cessé d'avoir le rhume.

On sent que son état général se dégrade.

Pour maintenir un état de santé, les trois points les plus importants sont :

  # l'alimentation :"on est ce que l'on mange"

  # l'exercice physique, pour aider l'organisme à éliminer ce qui l'encombre.

  # l'équilibre ente le corps et l'esprit.

Devant un patient, il est important de définir son tempérament. La Nature ne nous a pas tous gâtés de la même façon. Nous ne réagissons pas tous de la même manière vis à vis des difficultés de la Vie, de la Vie en général, de la Santé. Donc, les conseils seront différents selon qu'on a en face de soi un "sanguin"  ou un "neuro-arthritique". Ce sont 2 types de patients mais je ne peux pas rentrer dans les détails.

En Naturopathie, on considère que la santé se dégrade par l'intoxication de nos humeurs, c'est à dire notre milieu liquidien. En effet, notre corps est un amas de cellules qui baigne dans "l'eau". Et si il y a stagnation, danger!

C'est pourquoi, il est important de bouger, de faire bouger nos tissus, pour que, ce que notre corps a enfoui au fin fond de notre organisme puisse repasser dans la circulation sanguine et lymphatique et être refiltré par nos émonctoires ( reins, selles, peau, poumons) et ainsi éliminé.

Un naturopathe ne soigne pas telle ou telle maladie, il conseille en tant qu'hygièniste pour atteindre un état de santé global.

Quel rôle joue l'alimentation dans l'amélioration de son état ?

L'alimentation joue un rôle primordial pour la santé.

Manger c'est donner à notre organisme les éléments pour nous construire, renouveler nos tissus usés, nous mouvoir, penser...vivre...

Nous sommes des êtres issus de la Nature, mais depuis un petit siècle, les humains ont trouvé judicieux d'ajouter à tous ces produits industriels des éléments chimiques que nos organismes ne savent pas gérer. Alors, sur un corps plein de vitalité, au début, il élimine mais très vite, il s'épuise... et les déchets s'accumulent, de façon pernicieuse. Très vite la machine se grippe, la maladie s'installe.

Il ne faut donc pas alimenter la machine avec du carburant inadéquat. Bien sûr, le bio, c'est plus cher, mais a-t-on besoin de manger autant. Les pays riches ne mangent pas pour nourrir leur corps, mais par ce que c'est bon et ils se goinfrent.

Il faut manger des choses simples, beaucoup de cru pour avoir de la vitalité. Alain Rousseau, le fondateur de mon école, nous a dit au cours de sa première intervention : "Comment voulez-vous avoir de la vitalité, vous ne mangez que des choses mortes"

Bien sûr ces grandes théories sont à appliquer au quotidien, mais il ne faut pas oublier la convivialité. (il vaut mieux partager un bon repas pas très nature  avec de vrais amis, plutôt qu'un repas parfait, tristement, seul devant son assiette.

Et puis ce n'est pas en quelques jours que l'on modifie ses habitudes alimentaires, il faut le faire progressivement.

Quel rôle jouent pour vous les polluants chimiques que nous absorbons jour après jour ?

Je l'ai déjà dit dans les questions précédentes, un être humain n'est pas organisé pour recevoir quotidiennement ces doses de substances chimiques (additifs alimentaires, médicaments, pollutions diverses). Au début, le corps arrive à éliminer puis les émonctoires sont saturés, alors l'organisme accumule dans les organes, le tissus conjonctif ces déchets et cet encrassement, aux vues de la Naturopathie, c'est le début de la maladie.

Peut-être que dans plusieurs siècles, l'humain aura muté et sera plus à même de gérer cette chimie. Mais au 21ème siècle, c'est un peu tôt et on peut en apprécier déjà les dégats.

Pensez vous que les gens soient plus sensible à cette méthode qu'avant ?

Bien-sûr que nous sommes de plus en plus sensibles à cette méthode de soins.

Déjà on en parle de plus en plus dans les médias.

Et qui n'a pas dans son entourage, un être cher parti d'un cancer à 70ans, 40ans, 18ans, un bébé... alors on se pose des questions...

et ça parait évident que c'est cette merde de société moderne qui nous pourrit la Vie. Qu'à force de vouloir faire du fric avec tout, ils finiront par nous faire crever.

Comment voyez vous l'avenir de cette méthode de soin ?

Je pense très pessimistement que les instances friquées (laboratoires, médecines autorisées actuellement...) vont récupérer à leur profit toutes ces belles idées pour la santé humaine, mais comme leur moteur ne sera que l'argent, ce ne sera pas très sain.

Je pense malgré tout qu'il y aura toujours des gens qui sauront reconnaitre la vérité, l'authenticité et j'espère faire partie de ce monde là.