La désintégration, un film qui en parle enfin.

Publié le par Virginie



 
A la sortie du nouveau film de Philippe Faucon, nous sommes je crois finalement tous très curieux de voir la question "maghrébine" en France traitée "de l'autre côté", c'est-à-dire du côté des personnes directement concernées.

Même si je pense honnêtement que chacun d'entre nous, (avec plus ou moins de lucidité), connaît bien la situation des minorités maghrébines en France.


La sortie de ce film signifierait-t-elle qu'une partie de la société française pourrait "enfin" s'intéresser au présent et à l'avenir de cette partie de la population et mieux encore à notre avenir commun? Et ce d'une autre manière, plus humaine et plus juste, c'est-à-dire au-delà des clichés, des idées reçues et autres messages médiatico-populistes qui font de chaque musulman un terroriste en herbe, un "boulet social" qui refuse de "s'intégrer", qui choisit la délinquance au lieu de mettre à profit les "chances"que la France républicaine, dans toute sa générosité, peut lui offrir?


Soyons clairs: les injustices raciales quotidiennes, le racisme des institutions françaises, les horreurs du passé colonialiste et le colonialisme économique actuel des pays maghrébins restent une réalité permanente que les gouvernements successifs passent sous silence et que nous avons peur d'aborder. Comment en changer, lorsque dans nos écoles françaises les professeurs s'étendent encore sur les bienfaits du colonialisme français et qu'ils évitent volontairement de parler entre autres des horreurs de la guerre en Algérie, des conséquences de la présence française sur la psychologie des sociétés, sur les cultures et sur l'économie de tous ces anciens pays occupés, dans notre seul intérêt?


Ce film de Philippe Faucon traite de la "désintégration" et surtout il parle d'eux et de nous, de notre relation commune à la France, qui n'est rien d'autre qu'une simple entité culturelle parmi d'autres doté d'un lourd passé. Une entité nationale frustrée qui cache depuis toujours son complexe d'infériorité derrière le masque du pouvoir, de la domination et de la grandeur nationale.

En conclusion une question toute simple se pose à moi: la France a-t-elle toujours aussi peur de son ridicule?



 

Publié dans Culture

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