"Les fils de la terre", un documentaire poignant sur le mal-être paysan

Publié le par france info

C'est sans nul doute l'un des films les plus singuliers réalisés ces dernières années sur la crise agricole. Il faut dire que le documentaire a une histoire bien particulière. Le réalisateur, Edouard Bergeon, est lui-même fils et petit-fils d'agriculteur. Quand il avait 16 ans, son père, écrasé par les dettes, s'est donné la mort. Depuis qu'il est journaliste, Edouard Bergeon avait à coeur de faire un film sur les agriculteurs, pour confronter son histoire à la réalité d'aujourd'hui. Il a pris contact avec des éleveurs, des cultivateurs un peu partout en France jusqu'à rencontrer la famille qu'il allait suivre pendant plus d'un an. "Ce ne sont pas des gens qui parlent beaucoup, mais ils ne parlent pas pour rien dire. Personne ne les écoute, et c'est pour cela que j'ai fait ce documentaire" explique Edouard Bergeon. "J'ai senti qu'ils avaient besoin de montrer, de dire ce qu'ils vivaient au quotidien."


Et ce quotidien est une lutte perpétuelle. Contre les dettes qui s'accumulent, contre la fatigue, contre le découragement. Pas de week-end, pas de vacances pour un métier qui permet à peine de vivre. C'est une lutte aussi contre la honte, contre la culpabilité. L'éleveur qu'on suit dans le film, Sébastien Ithard, a repris l'exploitation de ses parents. Et il a honte d'échouer là où son père, lui, avait réussi.

Après une période très difficile, on voit cet éleveur du Lot remonter la pente, créer une coopérative avec d'autres éleveurs pour faire de la vente directe, avoir de nouveau la fierté de vivre de son travail. Et de ce portrait intime devient une réflexion passionnante sur ce que pourrait être l'agriculture.

Publié dans Culture

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